Certains portis politiques, qui ne se sont jamais réconciliés avec le peuple, continuent à investir à fonds perdus. Sous prétexte de protéger le processus démocratique, ils en appellent à l’ingérence étrangère. Ils n’hésitent pas à recourir à des campagnes prépayées menées par des médias arabes et étrangers pour exercer une certaine pression sur les affaires internes du pays.
Dans un contexte et une ambiance pas toujours linéaires, mais où seuls les actes peuvent définir les rôles et juger de leur justesse, faire appel aux puissances étrangères, exercer la pression et l’intimidation pour revenir dans la sphère du pouvoir et recourir au mensonge et à la désinformation concernant la situation générale dans le pays prouvent que ces partis ont pris le mauvais chemin, qu’ils ont perdu tout lien avec le peuple, qu’ils ne sont plus qu’un outil aux mains des forces étrangères. Qu’ils oublient, au final et en faisant cela, qu’ils dénaturent les valeurs et les principes de la révolution et qu’ils ternissent leur image et leur crédibilité. Licite et illicite, ce qui est permis et ce qui ne l’est pas, se confondent aujourd’hui pour ces partis. Il n’y a pas de plus déshonorant.
Le parti islamiste Ennahdha continue à vivre dans un monde à part. En soi. Pour ne pas dire entre soi. Avec ses propres règles. Il suit sa propre logique, son propre tempo. Tout n’est qu’opportunité et circonstances pour ses principaux dirigeants. On imagine qu’il n’y a pas aujourd’hui beaucoup d’alternatives pour Ghannouchi et son mouvement. Mais beaucoup de tristesse. Des regrets aussi. Ils avaient pourtant bien profité d’un statut particulier. Parfois même inconditionnel et le plus souvent à tort. Aujourd’hui, on peine à croire qu’ils veulent continuer à bénéficier des mêmes privilèges.
L’ennui est de faire comprendre aux nahdhaouis, qui n’ont toujours aucune envie de comprendre, que le paysage politique tunisien a changé, qu’il y a un avant et un après-25 juillet et qu’il ne s’agit plus seulement de rendre justice, mais également de prendre des décisions sans lesquelles la Tunisie ne pourra jamais se redresser et se réhabiliter.
Ralenti dans son mode d’évolution et d’adaptation, le parti islamiste continue ainsi à faire un mauvais usage des notions politiques. Entre aptitude imaginée et aptitude réelle de changer, le débat sur les dispositions d’Ennahdha à évoluer est aujourd’hui clos. Les décisions et les mesures en vigueur depuis le 25 juillet sont une affaire strictement interne, décidée par le Président de la République en réponse à une revendication populaire massive de mettre un terme à un système corrompu qui a conduit le pays au chaos et à la faillite.